Le suivi des polluants émis par le trafic

L’observatoire de la qualité de l’air surveille les principaux polluants atmosphériques émis par les transports routiers, et qui sont également réglementés pour leurs effets sanitaires et suivis en permanence sur le dispositif d’observation d’Airparif.

  • Le dioxyde d’azote (NO2) est un indicateur classique de la pollution issue du trafic routier. En outre, la pollution au dioxyde d’azote reste un phénomène chronique avéré et une préoccupation majeure en Ile-de-France loin de la circulation, en situation de fond, et à proximité du trafic routier. Plus de 3 millions de personnes seraient ainsi exposées à un air qui ne respecte pas les objectifs de qualité fixés par la réglementation.

  • Les particules PM10, dont le diamètre inférieur à 10 µm (6 à 8 fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu) leur permet de pénètrer dans l'appareil respiratoire sont suivies dans le cadre de l'observatoire. Dès la campagne de mesure de 2009, il a de plus été décidé d'un commun accord entre Cofiroute et Airparif de prendre également en compte les particules PM2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 µm) en application de la nouvelle directive européenne de 2008, même si celle-ci n'était pas encore transposée dans la réglementation française. Ces particules encore plus petites et dont la taille est comparable à celles de bactéries peuvent en effet se loger dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires. Les véhicules diesels, l'usure des pneus et des plaquettes de frein tout comme la remise en suspension par le trafic routier de particules déposées au sol, sont une source importante de ces polluants qui expliquent en partie les niveaux mesurés le long des axes routiers d'Ile-de-France dont bon nombre de kilomètres ne respectent pas la réglementation dans l'agglomération parisienne.

  • Le benzène fait partie de la famille des composés organiques volatils (COV, qui regroupent une multitude de substances telles que des hydrocarbures, des solvants de peinture ou d’encre, des substances contenues dans des produits de nettoyage, etc.) dont il est le seul composé réglementé au niveau national et européen pour ses effets sur la santé. Ce composé est essentiellement émis par les véhicules essence dans les hydrocarbures imbrûlés produits à la sortie de l’échappement et phénomènes d’évaporation au niveau des différents organes du véhicule (réservoir, carburateur ...). Ce polluant reste problématique à proximité des axes routiers importants.

  • Le monoxyde de carbone (CO) est un indicateur classique de la pollution liée au trafic, mesuré quasi exclusivement à proximité des voies de circulation car les niveaux de ce polluant décroissent très rapidement avec la distance à la source. Il est essentiellement émis en phase de combustion incomplète, typiquement rencontrée lorsque les moteurs fonctionnent à bas régime ou au ralenti.

L’ozone n’est pas directement émis par le trafic routier. C’est un polluant dit "secondaire" car il se forme en période estivale à partir d’autres polluants tels que les oxydes d’azote et les composés organiques volatils sous l’action des rayons du soleil. Cette formation nécessite un certain temps durant lequel les masses d’air se déplacent sous l’influence des vents dominants. C’est pourquoi les niveaux de pollution à l’ozone concernent des territoires étendus et sont plus importants en zone rurale que dans l’agglomération parisienne (où les précurseurs d’ozone ont été émis). L’ozone a de plus la propriété de voyager : la région Ile-de-France subit ainsi d’importants phénomènes d’import d’ozone en provenance d’autres régions et d’autres pays. L’ozone présente de ce fait plutôt une problématique régionale, voire continentale, que locale, c’est pourquoi il n’est pas pertinent de mesurer spécifiquement pendant les campagnes de mesure les niveaux d’ozone à proximité du bouclage de l’A86 ouest. Par contre, comme les niveaux de ce composé restent préoccupants à l’échelle de la région Ile-de-France, l’ozone fait l’objet d’un suivi plus général dans le cadre de l’observatoire à l’aide des outils de modélisation.

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